Procrastiner ? Moi, jamais !
Oh quel gros mot !
La définition Larousse : Tendance pathologique à différer, à remettre l’action au lendemain.
Qui n’a jamais procrastiné ? Non ? Vraiment personne ?
On a beau se dire : oui mais j’ai vraiment besoin de la faire et en plus …. et puis …. et si je ne le fais pas ….
Et pourtant !
Mais que se cache-t-il derrière ce fonctionnement ?
En fait probablement autant de possibilités qu’il y a de gens pour procrastiner.
Pour illustrer cela, je vous propose le déroulement d’une séance (avec l’accord du consultant que j’appellerai Bruno pour faciliter l’article).
On va voir ce qui se cache derrière un dossier à rendre.
Le cadre de la séance
Il s’agit d’une deuxième séance avec Bruno. La première portait sur tout autre chose.
Lors de cette séance, il est question d’un dossier de candidature que Bruno souhaite soumettre.
Ce dossier peut découler sur une qualification qui permettrait à Bruno d’obtenir un CDI pour un emploi qui lui plaît beaucoup.
Tout semble OK quant à l’objectif … mais ça coince … pas moyen de s’y mettre. Remplir et soumettre le dossier est perpétuellement repoussé.
On travaille en EMDR avec des stimulations bilatérales alternées.
Les stimulations se font soit par des mouvements oculaires, soit par des stimulations physiques (sur les mains posées sur les genoux).
Après une ou plusieurs séries, j’interroge sur les pensées, émotions, souvenirs ou sensations physiques qui émergent.
La technique va permettre de traverser les couches qui créent le problème.
La séance
Bruno : j’ai un dossier à faire, mais ça m’ennuie, je repousse …. C’est le point de départ du travail → travail Stimulation Bilatérale Alternée (SBA pour la suite) et questionnement
Bruno (pensée émergente) : Si je fais le dossier et qu’il est accepté, je devrais passer un entretien (grosse montée de stress) → SBA et questionnement jusqu’à ce que l’inconfort de l’entretien oral disparaisse.
Bruno (pensée émergente) : il y a tellement de monde qui postule et si peu de place Échange pour faire émerger ce que cache cette réflexion : « qui suis-je pour obtenir cette place ?« →SBA et questionnement jusqu’à valider le droit à postuler et obtenir si possible la qualification.
Bruno : c’est ok maintenant. Je suis capable de passer l’entretien, ça ne me fait plus rien en y pensant. Et puis pourquoi je ne pourrais pas avoir la place ?
C’est juste une corvée à faire Moi : ah oui ? une corvée ? C’est super engageant comme pensée ! (rire de Bruno) → SBA et questionnement jusqu’à apaisement de la charge négative de la « corvée »
Bruno : Oui c’est bon. Ce n’est quand même pas amusant à faire, mais c’est jouable. |
On s’arrête là pour cet accompagnement. Le dossier a été rempli et soumis depuis.
Une procrastination en 4 couches
- la réticence à remplir le dossier cachait :
- le stress de passer l’oral qui cachait :
- la légitimité à obtenir la qualification qui cachait :
- la corvée de la tâche.
- la légitimité à obtenir la qualification qui cachait :
- le stress de passer l’oral qui cachait :
Pourtant tout ce que percevait Bruno était : j’ai besoin de remplir ce dossier mais je n’arrive pas à m’y mettre.
Et pour vous, qu’est-ce qui se cache derrière les moments de procrastination ?